L’art de la séduction fait couler beaucoup d’encre et ce depuis de longues années. Faut-il mettre le paquet ou miser sur le naturel avant tout ? Quelles sont les techniques de drague à privilégier ? On fait le point sur 7 fondamentaux de la séduction. 

Séduire et rester soi-même, c’est possible

Pas de méprise : il n’est pas question ici de s’afficher dans sa plus basique trivialité, boudant le moindre effort pour embellir. Mais le principe de base est de dégager une certaine… cohérence. On est forte, on est nous et on s’assume.

« Je me souviens de cette fille comme si c’était hier. Or je l’ai vue il y a dix ans, raconte Rémi, 42 ans. Il s’agissait d’un dîner de travail guindé, avec des gens qui se prenaient au sérieux. Elle, elle riait, elle parlait, elle s’animait. Elle n’était pas dans le moule et s’en fichait. Le contraste était saisissant. Je l’ai sentie libre, ça m’a donné envie d’en savoir plus. » Si Rémi était marié et n’a pas donné suite, il confirme qu’être fidèle à soi-même, déconnectée du jugement et du regard d’autrui, exerce un pouvoir d’attraction certain. Une idée que partage Florence Escaravage, coach et fondatrice du site de conseil amoureux LoveIntelligence.fr qui renchérit  » Séduire, c’est être soi en plus fort… C’est un jeu, une composition dans laquelle il faut savoir rester soi. »

On n’enfile pas de combinaison pour faire semblant d’être une femme qui ne nous ressemble pas, on ne triche pas. On ne se fait pas passer pour une amatrice de tapas et de rioja quand ce qu’on aime, nous, ce sont les huîtres et le chardonnay. Personne ne vaut ni ne veut ça.

Séduire, c’est aussi se mettre en valeur

Souligner ses atouts sans en faire trop, ça peut paraître évident, mais c’est tout un art. Le principe : faire ce qu’il faut pour sublimer la bête, mais sans qu’on ne se doute une seconde du boulot accompli. On se fait un joli teint frais avec des matières transparentes et fluides, on souligne sa poitrine avec un décolleté mystérieux qui ne descend pas jusqu’au nombril ou on souligne la cambrure (si notre atout est plutôt de ce côté-là). Peut-être pas les deux à la fois.

On choisit la couleur qui nous va bien, ce jour-là, la matière dans laquelle on se sent bien, les escarpins qui valorisent nos jambes mais sur lesquels on garde une démarche naturelle. On choisit des bijoux adaptés (fins si on est fine, plus volumineux si on est grande ou plantureuse)… bref, on fait dans la subtilité et l’adéquation avec notre personne, notre silhouette, notre style.

« Il n’y a pas de règle, explique Nicolas Degennes, directeur artistique et créateur du maquillage de Givenchy. Il faut miser sur la sublimation sans la transformation. Si on aime couvrir son visage, on le couvre pour ne pas se sentir nue. Pour moi, l’essentiel est de bannir la métamorphose et de s’approprier le make-up en faisant fi des diktats du moment. » Objectif : être belle, comme on le veut nous, comme on s’aime nous. Rien que le fait de prendre du temps pour soi et de se faire du bien (bain parfumé, gommage, crèmes hydratantes, maquillage…) nous met en mode sensuelle, donc forcément… attractive.

Le bon geste à adopter :

On s’écoute. OK, il ne va y avoir que des vieux à cette fête, ou des coincés, mais on a très envie de mettre un haut à paillettes ? Eh bien on y va. Parce que, ce soir, c’est ce qu’on est, ce dont on a envie. On sera dans le vrai. Séduire est un état d’esprit. La rencontre, improbable et fortuite par essence, peut surgir n’importe où.

Séduire nécessite d’avoir l’esprit disponible

Séduire est un état d’esprit. La rencontre, improbable et fortuite par essence, peut surgir n’importe où. Cette ouverture peut rendre fou. Parce qu’elle est synonyme de curiosité, d’intérêt pour autrui, de voyage, de lointain. « La plus grande erreur est d’être en contrôle, rappelle Florence Escaravage. Ça tue l’attraction. » On reste donc disponible et on vit le présent intensément, sans se pourrir la vie avec des « il faudrait que je sois plus de profil, sinon il va voir mon grain de beauté ».

Le sous-texte, c’est qu' »il faut accepter de se laisser surprendre », poursuit la coach. Souvent, on s’arrête à des considérations superficielles, on essaie de faire coller l’autre à nos critères prédéfinis. Or cet homme en pantalon trop court et pull informe est peut-être une pépite pour nous. Pour le savoir, il faut être capable d’aller vers lui sans a priori. » Ou de le laisser s’approcher…

Le bon geste à adopter :

On n’arrête d’être pas la petite chose repliée sur soi qui admire son nombril en marmonnant : « J’ai peur, au secours, un intrus ! » On est tout le contraire. On laisse venir. Et du coup, on rayonne.

Séduire et ne rien attendre en retour 

Ne pas être en demande, c’est l’une des règles fondamentales de la séduction. S’aimer suffisamment soi-même pour ne pas avoir besoin de l’autre, avoir juste envie.

Il n’y a qu’à analyser les faits bruts pour s’en convaincre : c’est toujours quand on est « prise » que les mecs sont attirés comme des mouches ! Pourquoi ? Parce qu’on dégage un message subliminal imparable : « Je suis sûre de moi, je m’aime, je n’ai pas besoin de toi. Va donc, passe ton chemin ! » Comme l’esprit de contradiction règne au pays de la séduction, les hommes se retournent.

« Je n’ai jamais eu autant de succès que depuis que j’ai des enfants », raconte Julia, 42 ans. « Les hommes m’abordent dans les soirées, alors que, plus jeune, je passais ma vie à côté du pain-surprise, à m’empiffrer avec des copines célibataires ! Je pense qu’aujourd’hui je suis différente. Je sais que je suis une femme, je suis capable d’élever mes enfants, j’ai confiance, mon regard sur moi-même a changé. Et celui des autres aussi. »

Le bon geste à adopter :

On séduit quand on n’est pas affamée ni désespérée et qu’on sait qui on est, où on va, et ce qu’on vaut.

Séduire et accorder de l’attention à l’autre

… et plus généralement à tout le monde. Regarder, écouter et entendre. Savoir s’intéresser, le montrer, être simple et attentionnée. On dégage alors une assurance tranquille, quasiment venimeuse tant elle est addictive. « La façon dont on accueille l’autre est importante, analyse Florence Escaravage. Il faut savoir établir un pont entre nous et lui. »

Si on se transforme en moulin à paroles, l’autre ne peut pas en placer une. Si on fait semblant de l’écouter d’une oreille distraite, on ne saura jamais tout à fait qui il est. Et lui se sentira décidément bien seul.

Regarder l’autre dans les yeux, l’interroger sans l’assommer, essayer de comprendre qui il est vraiment, sans craindre le résultat. C’est le meilleur moyen d’éviter les déconvenues, d’avoir éventuellement de bonnes surprises. Et, à tous les coups, de créer entre lui et vous un pont magnétique qu’il n’y a plus qu’à franchir.

« J’aime lorsqu’une femme m’écoute en me donnant l’impression d’être le centre de son monde à ce moment-là, résume, rêveur, François, beau ténébreux quadra. Je trouve ça très sexy. Parfois, son regard va de mes yeux à ma bouche. C’est très joli. Ça me rend très homme. »

Le bon geste à adopter :

Ce n’est qu’en creusant la surface qu’on peut découvrir des trésors. Et en allant chercher le désir qu’on le trouve.

Séduire et user de son humour

« Femme qui rit à moitié dans ton lit « , dit l’adage. Au masculin, ça marche aussi. Faire rire l’autre, c’est une façon de s’offrir, de montrer qu’on a de l’esprit, qu’on est libre, qu’on n’a pas peur. Même si on n’a pas toujours la répartie qu’il faut, « on peut toujours avoir de l’humour sur soi-même, rappelle Florence Escaravage. Savoir se tourner en dérision, être capable de se critiquer, de se moquer de soi, prouve qu’on ne se masque pas, qu’on ne se déguise pas. C’est une preuve de recul, et elle est attractive. » 

« J’adore que les filles me fassent rire. Sauf au lit, remarque Benoît, 32 ans, en se marrant. J’aime les joutes verbales, la rapidité d’esprit. Pour moi, le comble de l’intelligence, c’est quand on souligne une banalité que je viens de dire en me cinglant (tendrement) avec une phrase hyper-drôle. Même si c’est un humour un peu « masculin », des images grossières, ça me renverse. Ça peut me rendre complètement amoureux. »

Le bon geste à adopter :  

Au lieu de paniquer parce qu’on a renversé notre verre de vin rouge sur notre chemisier blanc, on éclate de rire en prétendant que c’est bien fait : « Il n’étais pas si beau que ça, au moins, maintenant, j’ai une excuse pour le jeter… »

Séduire, c’est aussi préserver le mystère

On ne met pas son âme à nu devant le premier venu. Logique : il faut lui donner envie de la découvrir. La stratégie ? Plutôt que de parler de tout et de rien, et de déballer notre vie à la face de notre victime, on opte pour la tactique des morceaux choisis. « Il faut choisir une expérience forte, parler d’un évènement qui nous a profondément touchée, conseille Florence Escaravage. Parce que c’est ce qui fait sens, ce qui est vrai et nous révèle. »

Que ce soit la perte de notre chat Ronron lorsqu’on avait 5 ans, de la dernière engueulade au bureau entre deux collègues qui nous a toute retournée ou de notre passion pour Edward Hopper, on y va ! 

« Ce qui m’excite le plus chez une femme que je ne connais pas encore, c’est tout ce qu’elle ne me dit pas, confie Olivier, 37 ans. Je n’oublierai jamais comment Tatiana, avec qui j’ai vécu pendant cinq ans, m’a littéralement envoûté avec son art de parler très librement en laissant toujours planer un doute, une ambiguïté, un mystère… Au bout de quelques mois j’avais fini par m’imaginer dur comme fer que c’était une espionne (roumaine). J’avoue que ça m’excitait carrément. J’ai dû finir par me rendre à l’évidence : c’était du pur fantasme. Mais aujourd’hui encore il m’arrive de me demander si, finalement… Et ça me fait encore de l’effet ! »

Le bon geste à adopter :  

 On se raconte avec vérité mais parcimonie. On donne envie d’en savoir plus…